"L'histoire est entièrement vraie puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre."
L'automne est arrivé, sans prévenir. Le vent glacé est comme une gifle assenée à mon visage exsangue, une morsure sur la peau de mes mains malhabiles. Je traîne mon corps fatigué dans la grisaille du mois d'octobre, les cours ont repris et déjà les semaines ont passé, j'attends l'été. Il y a eu cet inconnu l'autre jour, sur son vélo, et moi qui ne regardais pas où j'allais, comme d'habitude. J'ai mis ma main sur son bras pour retrouver mon équilibre, je me suis confondue en excuses, il m'a souri. (Et le temps d'un sourire j'ai vu défiler les années. Je ne l'aurais pas vraiment aimé, lui non plus. Dans ses yeux verts il y avait une douceur que je n'aurais pas résisté à vouloir briser). Les mots m'échappent, enlisés dans ma pensée leur silence m'emplit d'une douce mélancolie, nostalgie de ces jours passés à noircir mes cahiers d'écolière d'histoires fabuleuses. J'attends, le jour incertain d'un futur plus exaltant.